Le Mâche-Laurier n° 9, mars 1998 (extrait)


RIVIÈRES


DÉPART

Le ciel revenant plus à l'est vieux bouclier tendu
vers l'altitude, tous ces nuages, leurs troupeaux
marchent immobiles ou mieux c'est de la terre en friches
très lentes, charrue, et plus bas les lueurs
préparent les pentes, les croisements qu'on approche
où l'axe des mondes a fait mine de rompre
un geste, une roue. Mais la courroie des corps
soudain tire et le terrain qui s'ouvre entre deux
éloignements des Lilas (Ludwigshafen, Budapest)
compose avec des pierres les morceaux crus de sa campagne
dès que la brise descend, que des gosses crient tout autour
d'un fleuve, en profondeur : les rails. Reste alors à trouver
l'apparence, broutant les feuilles à Montmarte,
cette forme d'une journée calme qui se disperse
en banlieue comme on cherche à mordre des fleurs.